FREJUS |
La ville |
Située dans le premier département touristique de France, Fréjus bénéficie de sa double qualité de station balnéaire depuis son classement le 18 février 1922 et ville d’art et d’histoire pour compter économiquement sur une forte part des activités touristiques. La municipalité a mis en place un office de tourisme, chargé d’assurer la promotion des structures de divertissement que sont les musées d’archéologie et d’histoire locale, des troupes de marine, les mémoriaux de l’Armée Noire et de la guerre d'Indochine, les Monuments historiques, les espaces naturels, le parc zoologique, les parcs d’attraction Luna Park, Aqualand et Laser Quest, le centre de thalassothérapie et la station nautique. Les plages de sable blond, longue de plus de six kilomètres, sont un atout sur un
littoral azuréen très découpé.
La construction de l’Espace Albert Caquot, palais des congrès d’une capacité de six mille personnes et la réhabilitation des salles des fêtes permet à la commune de se tourner davantage vers le tourisme d'affaires. En outre, la municipalité a mis en place une démarche de certification de qualité de l’accueil touristique, récompensée par un classement quatre étoiles au titre de la norme AFNOR « Accueil et information des offices de tourisme et syndicats d’initiative ». Elle adhère aussi au Plan Qualité France du ministère de l’Économie, des Finances et de l’Emploi.
La commune dispose de nombreuses infrastructures d’accueil des touristes pour recevoir plus de 86 000 personnes en pleine saison touristique (triplant ainsi sa population), parmi lesquels vingt-et-un campings dont neuf quatre étoiles, vingt-quatre hôtels dont un quatre étoiles, sept villages de vacances, vingt-sept chambres d’hôtes, une auberge de jeunesse et plus de deux-cent appartements de locations, pour un total de près de 135 000 lits. Sept hôtels disposent de hot-spots Wi-Fi et deux cybercafés permettent la connexion à Internet. Le nombre de résidence secondaire atteint 44 % et le prix de l’immobilier s’élève à une moyenne de 4 032 € le mètre carré.
La commune de Fréjus est située au cœur de vastes espaces protégés. Quatorze mille hectares du massif de l'Esterel, dont une partie sur le territoire de la commune sont protégés par l’Office national des forêts (ONF), les étangs de Villepey sont eux protégés par le Conservatoire du littoral au titre de la flore, de la faune sauvage et de l’intérêt historique qu’ils représentent, les abords de Fréjus et la vallée du Reyran, l’embouchure de l’Argens sont inclus dans des sites du Réseau Natura 2000. Le pavillon bleu a été décerné au Port-Fréjus pour la qualité de ses eaux grâce notamment à l’opération « Port propre ». Les plaisanciers sont en outre sensibilisés au respect du sanctuaire marin Pelagos pour la préservation des mammifères marins.
La Base Nature François Léotard, construite sur l’ancienne base militaire d’une superficie de cent vingt hectares, les jardins du Clos de la Tour (six hectares) et de la Villa Marie (deux hectares) en centre-ville, les parcs Aurélien et Aréca participent à la qualité de l’environnement de la commune récompensée par trois fleurs au concours des villes et villages fleuris.
Fréjus est située sur la Côte d'Azur et bénéficie d’un climat méditerranéen aux étés chauds et secs et aux hivers doux et humides. Le mistral souffle parfois bien que la commune soit abritée par les massifs des Maures et de l’Esterel. Elle peut être plus exposée au levant ou au sirocco qui surviennent heureusement rarement. En moyenne annuelle, la température s’établit à 14,4 °C avec une moyenne maximale de 19,6 °C et une minimale de 9,1 °C. Les températures nominales maximales et minimales relevées sont de 28 °C en juillet-août et 3 °C en décembre et janvier, valeurs douces grâce à la présence de la Méditerranée. L’ensoleillement record s’établit à 2 748 heures par an avec une pointe à 355 heures en août. Autre valeur importante, caractéristique du climat méditerranéen, les précipitations totalisent 823 millimètres sur l’année, très inéquitablement réparties avec moins de quinze millimètres en juillet et plus de cent quinze millimètres en octobre.
FORUM JULII - FREJUS
2000 ans d’histoire
Le territoire fréjusien, situé entre les massifs de l'Esterel et des Maures, coupé en deux parties par le fleuve
Argens, fait partie de celui occupé par une tribu Celto-Ligure, les Oxybiens (Vème siècle AvC.), que les Romains soumirent en l'an 155 AvC.
Les Ligures (du celte: hommes de la mer) étaient des peuples de marins, de pécheurs et également de cultivateurs. Ils avaient leurs habitats le long du littoral méditerranéen, depuis le delta du Rhône à l'embouchure de l'Arno, en Italie. Les Oxybiens étaient une de ces peuplades occupant notre région et dont la capitale Aegytna devait se trouver i proximité de notre ville, probablement Agay. Elle fut détruite lors de l'expédition du Consul Quintus 0pimius en mène temps que leurs voisins les Décéates.
Les Romains s'établirent définiti- vement en Gaule Méridionale entre l'an 126 AvC. (expédition du Consul F. Flaccus) et l'an 124 AvC. (expédition du Proconsul Caïus S. Cavinius).
L'établissement des Romains à Fréjus, date très probablement de cette époque, on ignore le commencement précis de sa fondation. Il faut attendre le milieu du Ier siècle AvC pour trouver dans le texte, la première mention de Forum Julii (le Marché de Jules), dans la correspondance de Cicéron, datée de l'an 43.
L'on ne peur assurer que Jules César fut le fondateur de notre cité, le nom de Julien, qu'elle partage avec tant d'autres villes antiques dont César ne fut point à l'origine, fut pris sans doute, en hommage au grand tribun.
Forum Julii, pax sa situation géographique, commandait un nœud routier et stratégique important clé de passage de l'axe Rome.Narbonne, il est possible que cette place forte, la « claustra maris », la clé de la mer, citée par Tacite, ait été renforcée au moment de l'invasion des Cimbres et des Teutons, par le dictateur Marius. On peut admettre l'hypothèse que le port ait commencé à être-creusé à cette époque (112 AvC).
Après l'assassinat de Jules César, dans le Sénat le 15 mars de l'an 44, Rome profondément troublée, traversa une période de guerre civile. C'est alors, que les généraux romains, commandants en Gaule Méridionale, Marc-Antoine et Lépide, réunirent leurs armées au pont sur l’Argens, sur le territoire de la commune des Arcs s/Argens, à 23 kilomètres de Fréjus. L'armée rebelle est considérable, plus de 40.000 hommes de troupe, elle compte les VIIème, VIIlème --dont les vétérans s'implanteront plus tard à Fréjus— IXème Légions, plus de trente cohortes de cavalerie gauloise et enfin la fameuse Vème Légion, des Alouettes, dont le souvenir est parvenu jusqu'à nous.
Que Marc-Antoine, qui fut un grand général, ait choisi notre ville comme point de ralliement, montre l'importance du lieu, qu'il puisse résider pendant huit mois avec son armée, prouve l'importance économique de Forum Julii
C'est donc dans cette plaine d'Argens, sous nos murs, que va se sceller un des évènements les plus marquants de l'histoire romaine, la rencontre de Marc-Antoine et de Lépide, prélude à la formation du deuxième triumvirat de Rome, avec Octave, petit-neveu et fils adoptif de Jules César (mai 43 AvC.).
Ce triumvirat vécut douze années, les triumvirs se partagèrent l'Empire, Lépide conserva le gouvernement de Rome et de l'Italie, Marc-Antoine retient l'Orient, où il s'établit. Sa destinée lui fit rencontrer Cléopâtre, reine d'Égypte, qui devait le perdre. L'Occident échut à Octave.
Marc-Antoine s'étant conduit d'une façon injurieuse envers Rome, l'Orient et l'Occident s'affrontèrent, les flottes de Marc-Antoine et de Cléopâtre réunies livrèrent bataille dans la mer d'Epire, sous le promontoire d'Actium, avec celle d'Octave, celui-ci vainqueur du combat, envoya dans le port de Forum Julii, quelques trois cents galères, rescapées du désastre naval (Tacite, livre IV des Annales).Cétait l'an 31 AvC
Le port de Forum julii couvrait plus de vingt hectares, il a été creusé dans un étang, il était relié à la mer par un chenal de six cents mètres, il comprenait également deux citadelles et un arsenal, certains indices font supposer son existence dès l'époque républicaine. Il fut par son importance le troisième port de l'Empire, après Misène et Ravenne.
Peu d'années après la bataille d'Actium, Octave prit le titre d'Empereur, le Sénat, celui d'Auguste.
Le dénouement des guerres civiles de Rome (44-30 Avc, assura à notre cité un destin remarquable. Cest sans doute pendant la période augustéenne (27' AvC.-14 ApC.), que Fréjus acquit le titre de colonie romaine, avec l'arrivée des vétérans de la VIIlème Légion "Octava Augusta". Comme la plupart des villes du monde romain (édit de Caracalla) Forum Julii bénéficie du droit romain (citoyenneté) et de son autonomie administrative, ses institutions sont calquées sur celles de Rome.
La ville de Forum Julii s'étendait sur plus de 40 hectares, son enceinte fortifiée avait près de 4 kilomètres de pourtour, sa population de l'ordre de 30.000 habitants. Elle était le siège d'un préfet de la Flotte (colonia classica), d'un tribunal de droit romain, d'un important marché (blé, bois d'oeuvre, huiles d'olives, vins, saumure, céramiques de terre cuite, ainsi que les exploitations de carrières de porphyre et de grès (meules, mortiers, colonnes, pierres de taille, constructions navales -arsenal-), etc... Un aqueduc de 40 kilomètres, alimentait en eau potable la ville, depuis la Siagnole à Mons (La Rochetaillée).
L'évolution de Fréjus au cours du Bas-Empire (Illème siècle) nous est très mal connue. Il serait hasardeux de prêter à la ville une décadence rapide, la construction assez tardive de l'amphithéâtre semble contredire l'hypothèse d'un déclin sensible à la fin de l'Empire.
Fréjus dominait alors un vaste territoire, celui de la "civitas forojuliensis« donc les limites sont celles de l'évèché médiéval.
Le premier document connu sur l'église de Fréjus date de l'an 374, il relate l'élection d'un évéque,Acceptus, par le clergé et le peuple. Beaucoup d'historiens ont pensé, non sans raison, que le christianisme devait être implanté bien avant Forum Julii (passage de Saint Jacques en l'an 37, lors de son voyage en Espagne, ou Saint-Paul en l 'an 62 sur le même chemin et Saint Trophime, envoyé par Saint Pierre, fonde l'église d'Arles —comment ne pas admettre que c'est lui qui donna son premier évêque à Fréjus ?—. C’était la règle apostolique de laisser un responsable chrétien dans toutes les cités importantes (lettre de Paul à Tite), de plus, l'ancienneté du siège épiscopal nous est attestée par l'étendue qu'avait autrefois son diocèse, dans l'histoire Ecclésiastique, les diocèses les plus vastes sont les plus anciens, or de tous les diocèses qui jadis l'entouraient, Fréjus était le plus étendu, on peur donc admettre que dès le premier siècle notre cité eut une communauté chrétienne et Son évêque.
La grande figure de Saint Léonce, saint protecteur de notre antique cathédrale et du diocèse, ouvre la longue liste de nos évêques.
Saint Léonce est élu évêque selon la tradition, en 400. Une grande partie de la Provence a été placée sous sa juridiction en tant que vicaire apostolique. C'est sous son pontificat qu'à certainement été terminée la cathédrale primitive (380-420).
En l'an 572, les Lombards, venus du Dauphiné ravagent Fréjus, que parachèvent les Saxons en 574.
Pendant trois cents ans nous ne savons rien sur notre cité, la Provence vit une vie précaire : les Wisigoths, les Lombards, les Burgondes déferlent sur notre sol semant la désolation et la mort, les Francs et les Arabes se
livrent bataille, Fréjus est ravagée, les survivants se retirent vers l'arrière pays, sur les éminences fortifiées. A la fin du IXème siècle notre ville est complètement détruite, les Sarrasin s'installent au Fraxinetum (La Garde- Freinet) dans le massif des Maures.
Les derniers carolingiens qui se disputaient la couronne de Provence,avaient laissé s'installer les Arabes au Fraxinetum sans jamais les combattre,mieux même, ils leur avaient abandonné en fief, moyennement redevance, les vallées entourant la citadelle. Les Maures recevaient continuellement par la mer des renforts et des armes, et de cette citadelle lançaient des raids jusqu'en Savoie et en Piémont.
En 973, Saint Mayeul, abbé de Cluny, né à Valensolles, est pris au col du Grand Saint Bernard par une bande de Sarrasins, qui demande au religieux de Cluny une forte rançon.
Les moines réunissent la somme et obtiennent la liberté de leur abbé, mais ils soulèvent tout le pays très rapidement. Guillaume Ier , comte de Provence lève l'Ost. Des batailles ont lieu dans les Alpes provençales à Embrun, Gap, Riez. Les Arabes battus se replient vers le Fraxinetum pour se regrouper. Ils sont défaits à Tourtour, Ampus, Cabasse. Assiégés par terre et par mer, la citadelle est enfin prise et rasée. Une grande partie des hommes d'armes sont tués, les autres forcés à se faire baptiser et réduits à l'esclavage.
Après ces événements, en 990, pour reconstituer son patrimoine, l'évêque Riculphe reçut du comte Guillaume la moitié de la cité et du port comme seigneur évêque. A juste titre on le nomme le « bâtisseur », Il va relever Fréjus de ses ruines. bâtir la cathédrale, fortifier la ville avec une enceinte entourée de tours, peu à peu la vie reprend. Avec Riculphe le bâtisseur, évêque de Fréjus, abbé de Montmajour, commence l'histoire moderne de notre ville.
L'avènement de Jacques d'Ossa au siège épiscopal en 1299, cardinal en 1311, il devenait pape sous le nom de Jean XXII en 1316. Il contribua à embellir la ville et fit venir à Fréjus ses neveux qui il nomma cardinal et Archidiacre.
Au XlVèrne siècle, Jacques Juvenal des Ursins, patriarche honoraire d'Antioche, Jean du Belley, Ubin dé Fiesque (après une longue querelle entre le pape et le Roi René qui ne voulait pas d'un étranger sur le siège épiscopal), furent des grands prélats.
En 1480, la peste ravage le littoral provençal, semant la désolation et la mort dans notre ville. C’est dans ces circonstances qu'en 1482 le célèbre moine de Calabre, François de Paule, débarqua dans le port de Fréjus et selon une tradition bien établie délivra la ville du fléau. Depuis cette date, chaque année Fréjus célèbre avec éclat la fête de ce saint qui est devenu le second patron de la cité.
Roger CASTAGNE
Les grands personnages de Fréjus
AGRICOLA
CNEUS JULIUS AGRICOLA naquit à Fréjus l’an 38 sous le règne de CALIGULA. Après avoir été choisi pour gouverner l’AQUITAINE. Il fit la conquête de la Grande Bretagne. D’après TACITE, son biographe et son gendre, « le plus illustre des enfants de FREJUS ».
GALLUS
Cornélius GALLUS, à la fois poète élégiaque et homme de guerre, naquit à Fréjus en l’an 67 avant l’ère Chrétienne. Il quitta sa patrie pour aller s’établir à Rome. Il devint Gouverneur d’Egypte sous Octave (futur AUGUSTE) et contribua à ce que sa ville natale devint le port d’attache de l’une des trois grandes flottes de l’Empereur Romain.
GROECINUS
Julius GROECINUS fut le père d’AGRICOLA. Quoique TACITE ne parle que d’AGRICOLA, comme né à Fréjus, tous les biographes se sont accordés pour y faire pareillement naître son père. Son éducation terminée, il se rendit à Rome, à l’exemple de son compatriote GALLUS. Il s’y acquit une grande réputation, due à ses succès oratoires et à son talent d’écrivain. Les seuls écrits de GROECINUS d’après les historiens sont relatifs à l’agriculture.
RICULPHE
En 940, les Sarrasins ou Maures, établis depuis deux siècles dans la chaîne de montagnes qui a conservé leur nom, avaient entièrement ruiné Fréjus. 30 ans après, son Évêque RICULPHE (ou RICULFE) entreprit de la rebâtir. C’est à lui que l’on doit la construction de la cathédrale et de l’ancien palais Episcopal. RICULPHE peut, à bon droit, être appelé le second fondateur de Fréjus.
SAINT-FRANCOIS-DE-PAULE
Saint-François-de-Paule est le Protecteur de Fréjus. Saint thaumaturge, originaire de Paola (Calabre), la légende veut que débarquant à Bormes, il passe par Fréjus pour se rendre à Plessis-Les-Tours, appelé par Louis XI agonisant, pour lui rendre par un miracle, la santé que la science humaine ne pouvait plus lui donner. Il est lié au souvenir d’un prodige attesté par la foi contemporaine, souvenir pieusement transmis de génération en génération.
La province était alors affligée de la peste qui faisait de grands ravages à Fréjus. Saint-François de Paule, apprenant cette nouvelle, se jeta à genoux et pria Dieu de vouloir bien éloigner ce terrible fléau d’une ville où sa providence l’avait conduit. De ce moment, le mal contagieux cessa non seulement de faire des progrès, mais encore on vit ceux qui en étaient attaqués recouvrer la santé. Bien plus, depuis cet heureux jour, la peste n’a jamais osé approcher de la ville.
Office du tourisme